Les archives d'Eugène Alexandre Fornel et du général Victor Pellissier

Ces deux noms sont quasiment inconnus pour les profanes et les historiens, sauf exception.
Le premier, ancien sous-lieutenant de Hussards, était le percepteur de Bourbon-Lancy, le second, chef de bataillon dans l’Artillerie, général commandant la garde nationale mobilisée de Saône et Loire. Tous les deux ont répondu à l’appel du gouvernement de la Défense nationale pour s’enrôler dans la garde nationale mobilisée, à l’automne 1870. Fornel est élu, commandant de la 3^ème légion de l’arrondissement de Charolles en Saône et Loire, avec le grade de lieutenant-colonel, le second est élevé au grade de général, commandant la garde nationale mobilisée du département de Saône et Loire. Les deux officiers vont commander les troupes de mobilisés à la bataille de Dijon, du 21 au 23 janvier 1871.

Fornel reprend sa place à Bourbon-Lancy après la guerre. A partir de 1896 il préside un comité pour faire ériger un monument aux morts cantonal, en hommage aux victimes de la guerre. Pellissier devient parlementaire ; il écrit un ouvrage sur les mobilisés de Saône et Loire. Les deux hommes restent en contact.

Les archives de guerre des deux anciens officiers ont été déposées aux archives départementales de Saône et Loire. La veuve d’Eugène Alexandre Fornel, les avaient confiées à Jean-Marie Ferdinand Sarrien, président du Conseil général de Saône et Loire, qui les a déposées aux archives du département. Elles sont consultables, chose que j’ai faite lorsque j’ai découvert leur existence, après avoir effectué une recherche sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France.

J’ai toujours beaucoup d’attentes lorsque j’ouvre une boîte d’archives mais me fait une raison en fonction des pièces qui s’y trouvent. Le colonel était rentré chez lui avec les registres de la garde nationale mobilisée de Charolles. J’ai pu les « caviarder » pour obtenir l’organisation et les effectifs des troupes. J’ai pu trouver les pertes subies pas la 3^ème légion en 1871. En scrutant de plus près les registres, je me suis aperçu, comme dans toute archive de guerre, qu’il y avait des manques ou des informations pas assez précises, ne permettant pas de transcrire tous les faits et évènements, en raison des opérations militaires.

En revanche j’ai été déçu de voir la manière brouillonne dont le colonel Fornel a dressé la liste des victimes en vue de les faire inscrire sur un monument aux morts. Il n’y a aucun document sur l’édification du monument de Bourbon-Lancy.

Dans la même série, figurent les archives du général Pellissier, le supérieur hiérarchique d’Eugène Fornel. S’y trouvent des informations sur les autres légions de gardes nationaux mobilisés de Saône et Loire, avec plusieurs documents ayant un caractère administratif et non événementiel sur la guerre.