La garde nationale mobilisée au coeur de l'ouvrage

Ceux qui sont férus d’histoire de la guerre de 1870-1871, n’ignorent pas l’existence de cette armée auxiliaire. Je pense que le plus grand nombre a plutôt en tête, la garde nationale mobile avec ses moblots. La garde mobilisée est créée à l’automne 1870, à l’appel du gouvernement pour mobiliser tous les hommes qui, jusqu’à présent, n’avaient été appelés dans l’armée active ou la garde nationale. C’est une sorte de mobilisation générale pour faire face aux troupes prussiennes qui ont envahi le territoire. Ces troupes sont les dernières qui seront incorporées dans les armées. Elles vont être envoyées au feu, pour trois mois de guerre. Elles sont peu formées, peu équipées, voire pas très bien encadrées pour faire face à une armée bien organisée. Ce sont quasiment les derniers défenseurs du territoire pour s’opposer à une pénétration plus profonde de l’ennemi en France. Ces troupes levées par le gouvernement de la Défense nationale, vont irriter von Moltke et Bismarck, contraints de poursuivre l’effort de guerre. Ils croyaient qu’après les capitulations de Sedan et Metz, les Français allaient rendre les armes définitivement. Le prolongement de la guerre va coûter des milliards supplémentaires à la France.

La garde nationale mobilisée est organisée par département et arrondissements. Elle sera mise assez rapidement à la disposition du ministère de la Guerre, pour compléter les armées. En Saône et Loire, elle est placée aux côtés de l’armée des Vosges de Garibaldi et se comportera avec héroïsme ou résignation lors de la troisième bataille de Dijon, fin janvier 1871. Elle ne sera pas récompensée de son courage, les Garibaldiens s’arrogeant tous les mérites. Je retrace le récit de leur combat à Dijon en faisant la lumière sur le massacre de l’ambulance de la légion de Charolles, à Hauteville. Je décris, les combats du château du Clos de Pouilly et reproduit une lettre inédite d’un mobile. L’épisode de la prise d’un drapeau à l’ennemi, celui du 61^ème Poméranien, est peut-être le fait d’arme le plus cité de cette bataille. Il sera vécu comme un drame national, outre-Rhin. Je me suis rendu sur les lieux de ces trois épisodes de la bataille. Le Clos de Pouilly pris par les Prussiens, repris par les Français, m’a fait penser aux forts pris et repris autour de Verdun, en 1916. Les Mobilisés de Saône et Loire y ont été fortement impliqués et ont contribué à la victoire.